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    Avec 2 % de croissance, le commerce équitable résiste à l’inflation

    Son modèle continue de parler aux Français·es

     

    Communiqué de presse de Commerce Équitable France

    Paris, le 03 juillet 2023

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    Dans un contexte très défavorable avec une inflation à 6,8 % sur les produits alimentaires, qui a entraîné une baisse de 4,6 % des achats alimentaires en France, le commerce équitable parvient à poursuivre son développement avec une progression de 2 % en 2022 et représente désormais un marché de 2,1 milliards d’euros.

    Parce qu’il est un modèle économique que les Français·es continuent de soutenir, le commerce équitable résiste à l’inflation.

    À l’occasion de son assemblée générale annuelle qui a eu lieu le 29 juin, Commerce Équitable France publie les données économiques du secteur, décrypte la situation et présente les propositions de ses adhérents pour aller plus loin en faveur de modes de consommation qui allient justice sociale et transition agro-écologique.

     

     

    Le commerce équitable “made in France” enregistre une belle progression

     

    Les produits issus d’un commerce équitable “origine France” enregistrent une belle progression de +5,5 %. Ces produits représentent près de 1500 références (soit +20 % de plus qu’en 2018) dont 81 % sont également labellisés bio.

    Parmi les 4 catégories qui progressent le plus, on retrouve les 2 filières phares du commerce équitable “origine France”, à savoir : 

    • les produits laitiers (représentant 17 % des ventes de produits issus du commerce équitable origine France) avec + 25 % de croissance

    • les produits de boulangerie (54 % des ventes) avec +15 % de croissance  

    Des catégories plus petites de produits enregistrent aussi de très belles performances comme les tisanes équitables (et 100 % bio) avec des ventes en hausse de + 26 % ou encore les produits d’épicerie salée avec +68 % de croissance.  

    Julie Stoll, Déléguée Générale de Commerce Équitable France, explique ces performances :

    “l’intérêt des français·es pour une consommation qui sécurise un revenu décent pour les agriculteur·rices, n’est pas une mode. La résilience du commerce équitable s’appuie sur des convictions profondément ancrées et des valeurs largement partagées par la plupart des citoyen·nes”.

     

     

    “Voyager autrement” : le tourisme équitable et solidaire triple son chiffre d’affaires

     

    Les produits alimentaires représentent la grande majorité des produits équitables consommés en France (95 %), mais d’autres secteurs illustrent aussi l’envie croissante des citoyen·nes de s’assurer des impacts positifs de leur consommation. Ainsi, après les 2 années de pandémie mondiale qui avaient mis un coup d’arrêt aux voyages internationaux, on observe un regain d’intérêt fort pour “voyager autrement” – en témoigne le triplement du chiffre d’affaire du secteur du tourisme équitable et solidaire en 2022 (+276 %).

     

     

    Même les segments en baisse restent plus résilients que les produits conventionnels

     

    Les ventes de produits issus des filières internationales de commerce équitable se maintiennent au même niveau qu’en 2021 (+0,1 %). Quelques “petits” segments sont en hausse, comme les fruits exotiques, hors banane, avec des ventes qui croissent +78 % ou encore les produits d’épicerie sucrée (+53 %). 

    Les catégories historiques du commerce équitable comme le chocolat et les bananes connaissent des situations plus tendues. Cependant, les baisses observées dans le commerce équitable sont généralement moins importantes que celles observées pour les produits équivalents en conventionnels. Ainsi, la consommation de bananes conventionnelles a baissé de -2,4 % en 2022 quand les ventes de bananes équitables ne reculent que de -1 %. Côté chocolat, les tablettes conventionnelles accusent un recul des ventes de -8 %, et les ventes de produits chocolatés issus du commerce équitable ne diminuent que de -4 %. 

     

     

    Le commerce équitable : une garantie “zéro spéculation”

     

    La résilience des ventes des produits issus du commerce équitable s’explique également par une démarche qui a su maîtriser ses hausses de prix en ne répercutant aucune spéculation sur les consommateur·rices. A titre d’exemple, alors qu’en 2022, les prix mondiaux du blé dur enregistraient une hausse de + 36 % – dû à une intense activité spéculative déconnectée des réalités de l’offre et de la demande – le prix des pâtes alimentaires pour les consommateur·rices augmentait de +25 %. Un phénomène qui n’a pas été observé pour les produits issus du commerce équitable, exempts de ces phénomènes spéculatifs. 

    Julie Maisonhaute, Déléguée Générale adjointe de Commerce Équitable France en charge des filières françaises de commerce équitable, rappelle que

    Le commerce équitable repose sur des partenariats transparents, durables et équilibrés entre les producteur·rices agricoles et les entreprises de transformation alimentaires. Les prix d’achats aux producteur·rices sont basés sur la réalité de leurs coûts de production et il n’y a donc aucune spéculation répercutée dans les prix payés par les consommateur·rices”.

     

     

    Les 3 propositions du mouvement du commerce équitable pour engager les distributeurs dans la transformation des modes de consommation et de production

     

    L’alimentation des Français·es pèse pour un quart de leurs contributions au réchauffement climatique, et l’agriculture conventionnelle est la première cause de perte de biodiversité dans le monde. Mais les agriculteur·rices sont également les premières victimes des conséquences du réchauffement climatique et de la dégradation des écosystèmes. Le commerce équitable apparaît comme une solution porteuse d’avenir car il permet une sécurisation économique des agriculteur·rices ce qui est une condition incontournable pour leur permettre d’investir dans la transition agro-écologique et faire face aux défis environnementaux.  

    Les organisations de commerce équitable rappellent que l’accompagnement de ces mutations est une responsabilité collective qui n’appartient pas seulement aux producteur·rices agricoles ou aux consommateur·rices. 

    “C’est de l’intérêt de tous de faire progresser le commerce équitable, explique José Tissier, Président de Commerce Équitable France. Nous devons aborder ces défis en répondant conjointement aux impératifs de justice sociale (pour les agriculteur·rices, comme pour les consommateur·rices) et de préservation de notre environnement”. 

    Les distributeurs sont en première ligne pour accompagner ces transformations car ils déterminent en grande partie l’environnement alimentaire des consommateur·rices. A travers leur politique de référencement et de marge, les distributeurs influencent significativement les décisions d’achat des consommateur·rices.  

     

     

    Le mouvement du commerce équitable propose les 3 mesures suivantes : 

     

    1. Un reporting obligatoire sur la proportion de produits durables et équitables vendus par les grandes et moyennes surfaces 
    2. Au moins 50 % de produits alimentaires durables et équitables d’ici 2030 dans les rayons de tous les réseaux de distribution.  
    3. La transparence et l’encadrement des marges des distributeurs pour éviter les pratiques de “sur-marges” sur les produits équitables et durables. 

     

    Trois mesures qui sont autant d’objectifs pour un meilleur modèle de consommation et que Commerce Équitable France entend discuter avec les pouvoirs publics et l’ensemble des acteurs de la distribution.

     

     

    Éléments de méthodologie

     

    Les données économiques présentées sont issues des travaux de l’Observatoire statistique de Commerce Équitable France qui compile annuellement les données des ventes de produits, garantis par les labels de commerce équitable. 

    Consulter l’Observatoire 2022 complet

     

     


     

    Contact presse 

    Claire Listre

    Responsable communication et mobilisation CEF

    01 43 94 72 86

    communication@commercequitable.org

     


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