Sommaire

    Filière thé & climat : une crise structurelle, une solidarité en action

    Des catastrophes climatiques de plus en plus violentes

     

    Depuis plusieurs semaines, une vague d’événements climatiques extrêmes frappe durement les zones de production de thé : inondations, glissements de terrain, tempêtes tropicales, sécheresses prolongées… En Indonésie, au Sri Lanka, en Thaïlande, en Inde ou encore au Népal, ces phénomènes s’intensifient et proviennent de manière de plus en plus régulière.

     

    Le Sri Lanka, notamment, vient de subir la catastrophe naturelle la plus grave depuis le tsunami de 2004, avec plus de 2 millions de personnes affectées, soit près de 10 % de la population. Des villages entiers ont été déplacés, des cultures détruites, des routes coupées. Ces événements rappellent avec force l’impact humain du dérèglement climatique mais aussi ses conséquences sur la stabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales.

     

    Dans des pays où l’agriculture reste un pilier de l’économie et où la filière thé soutient des millions de familles, la reconstruction et l’adaptation des systèmes agricoles deviennent des enjeux centraux.

     

    Un pays fragile mais engagé

    Le Sri Lanka, marqué par des décennies de monoculture industrielle de thé, a perdu une grande partie de sa biodiversité. Sur le terrain, nous avons rencontré des acteurs très engagés qui expérimentent des solutions pour régénérer les écosystèmes et protéger les populations rurales :

    • Agroforesterie
    • Agroécologie
    • Commerce équitable

     

    Ces initiatives existent, mais elles restent trop isolées. Trop souvent, les entreprises européennes ne rémunèrent pas à la hauteur ces bonnes pratiques, laissant ces innovations fragiles face à des décisions politiques globales peu courageuses.

     

    Des mobilisations concrètes pour soutenir la filière thé

    Face à cette situation, les entreprises et labels de commerce équitable se sont mobilisées rapidement pour soutenir leurs partenaires et fournisseurs :

    • Le réseau NAPP (Fairtrade Asie) a activé son Fonds de Résilience aux Catastrophes Climatiques pour financer l’urgence, la réhabilitation, l’agroécologie et la résilience des communautés, avec le soutien de Max Havelaar France qui relaie cette mobilisation en France.

    • Artisans du Monde : lance un  appel aux  dons national au profit des partenaires sri-lankais

    • Guayapi : soutien les actions de terrain de ses partenaires (hébergement d’urgence, distribution alimentaire, filtres à eau) et lance un appel à solidarité  
    • Les Jardins de Gaïa : prépararent un fonds d’urgence dédié au Sri Lanka 
    • Ethiquable : a engagé des premiers soutiens financiers pour accompagner la reprise des activités économiques de ses partenaires

     

    Le rôle des entreprises dans la résilience

    Ces mobilisations illustrent le rôle que peuvent jouer les entreprises :

    En tant qu’acheteuses, la nature même du commerce équitable prend tout son sens : elles deviennent progressivement co-porteuses du risque climatique et co-bâtisseuses de la résilience des filières.

     

    Dans un contexte d’instabilité climatique, des relations commerciales équitables peuvent renforcer la stabilité, la transparence et la confiance pour participer à la résilience en faveur de l’avenir de la filière thé et de toutes les familles rurales qui en dépendent.

     

    Le commerce équitable, c’est un engagement concret pour des filières plus résilientes et des producteurs protégés face au changement climatique.