Le chocolat de Dubaï : derrière le rêve doré, une tendance durable ?
Depuis 2024, le chocolat de Dubaï affole les réseaux sociaux et s’impose dans les rayons des épiceries fines. Prestigieux, exotique, à l’esthétisme raffiné : il s’impose comme le nouveau symbole d’un artisanat haut de gamme venu des Emirats arabes unis. Mais derrière cette image luxueuse, que cache vraiment cette tendance virale ?
Un produit luxueux, mais à quel prix ?
Vendu près de 10 euros la tablette, le chocolat de Dubaï séduit par son apparence… tout en cachant des réalités beaucoup moins séduisantes. Ses ingrédients stars – pistache, tahini, cheveux d’ange – s’allient à un cacao issu, le plus souvent, de circuits d’approvisionnements conventionnels où les producteur·rices et les organisations paysannes restent les grands perdants.
Malgré la flambée des cours du cacao depuis 2023, les revenus paysans demeurent insuffisants pour garantir des conditions de vie dignes et engager la transition face au dérèglement climatique. Cette forte hausse des prix s’explique justement par un effondrement de la production de cacao, conséquence directe de décennies de monoculture et de maladies dévastatrices liées au dérèglement climatique .
Résultat : moins de volumes, des coûts de production en hausse et, pour les familles productrices, une précarité toujours bien réelle.
Pendant que les marques capitalisent sur le prestige, les familles de cacaoculteur·rices continuent de peiner à vivre décemment de leur travail et les transitions vers des modes de production plus résilients restent à la traîne.
Le chocolat équitable : une alternative à la hauteur des enjeux sociaux et climatiques
Face à ce modèle conventionnel, le commerce équitable montre qu’un autre modèle est possible – et nécessaire -, celui d’une filière durable, transparente et juste.
En garantissant des prix minimums, des contrats sur la durée et une prime collective versée aux organisations paysannes, le commerce équitable assure un revenu décent aux producteur·rices et permet aux organisations paysannes d’investir dans des projets collectifs : . accompagnement à la transition agroécologique des exploitations et déploiement de services sociaux et communautaires.
Ainsi, en s’approvisionnant aux conditions du commerce équitable, les entreprises certifiées commerce équitable font bien plus que du chocolat ! Elles soutiennent des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et des droits humains.
Le Salon du chocolat (re)met le débat sur la table
Alors que le chocolat sera sous le feu des projecteurs au Salon du chocolat du 29 octobre au 2 novembre à Paris, c’est l’occasion de replacer la question cruciale des prix du cacao au cœur du débat sur la durabilité de la filière.
Parmi les temps forts : la conférence organisée par l’ONG Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) et l’entreprise Ethiquable consacrée au marché du cacao, l’envolée des prix et ses enjeux pour les coopératives de producteur·rices.
Rendez-vous jeudi 30 octobre à 16h, pour une discussion essentielle sur les vrais enjeux du cacao durable.
Et si le véritable luxe, c’était la justice économique ?
Derrière les paillettes du marketing, une question demeure : quel chocolat voulons-nous vraiment consommer ?
Un produit qui brille sur Instagram, ou un cacao qui fait vivre dignement celles et ceux qui le cultivent ?
Le véritable luxe, aujourd’hui, ne se trouve plus dans l’or de l’emballage… Il se trouve dans l’équité, la transparence et la durabilité.