Réglementation bio européenne : les acteurs de commerce équitable saluent une avancée majeure pour les filières bio des pays du Sud
Communiqué de presse de Commerce Équitable France
Paris, le 19 décembre 2025
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Commerce Équitable France exprime sa satisfaction à l’égard des propositions concernant les filières d’importation formulées par la Commission européenne en matière d’agriculture biologique. La majorité des suggestions formulées par le mouvement du commerce équitable ont été intégrées : des critères de production biologique rigoureux, tout en veillant à ne pas alourdir les coûts de certification des coopératives situées dans les pays du Sud ni à affecter le budget des consommateur·rices français·es et européen·nes.
Un grand nombre de produits biologiques provenant des zones tropicales, tels que le cacao, le café, le thé, le karité et les mangues, résultent de partenariats de commerce équitable établis de longue date entre des entreprises responsables et des coopératives de producteur·rices. Les acteurs du secteur ont exprimé des préoccupations quant au risque de démantèlement considérable de ces filières, en raison de groupements de producteur·rices se heurtant à une lourdeur administrative sans précédent. Une situation qui faisait courir un risque économique considérable pour de nombreuses entreprises françaises et européennes, tant pour les fabricants que pour les distributeurs.
Commerce Équitable France et ses membres, aux côtés du Fair Trade Advocacy Office (FTAO) et de Fairtrade International, saluent les récentes propositions formulées par la Commission européenne concernant la réglementation européenne sur la production biologique qui impacte les filières d’importation. Ces propositions s’inscrivent dans une démarche qui vise à préserver l’intégrité du système de certification biologique européen tout en garantissant la résilience économique des filières et la soutenabilité sociale des chaînes d’approvisionnement à l’échelle mondiale.
Des règles plus simples, sans compromis sur la bio
De manière concrète, l’Union européenne envisage de simplifier des réglementations jugées excessivement bureaucratiques et onéreuses pour les coopératives, qui risquaient de quitter la certification bio, alimentant l’inflation sur les prix des produits bio importés essentiels tels que le cacao, le café, le thé, les fruits ou les épices. Ces simplifications ne remettent pas en cause les exigences et les pratiques de l’agriculture biologique.
Ces changements permettront :
- moins de démarches bureaucratiques coûteuses,
- des coûts de certification réduits pour les coopératives,
- une offre en produits bio plus accessible pour les consommateur·rices européen·nes.
Une bouffée d’oxygène pour les PME équitables et bio européennes
En l’absence de ces ajustements, de nombreuses filières biologiques importées pourraient connaître d’importantes perturbations, voire des ruptures d’approvisionnement, entraînant des conséquences significatives pour les entreprises biologiques européennes, qui sont majoritairement des petites et moyennes entreprises (PME).
Pour ces entreprises de la bio, souvent engagées dans le commerce équitable, l’augmentation des coûts et la complexité administrative faisaient peser un risque direct sur la continuité de leurs activités, et sur la stabilité des partenariats avec les coopératives de producteur·rices.
Une alerte venue des producteur·rices du Sud
La proximité des acteurs de commerce équitable (entreprises, labels et ONGs) avec le terrain a permis de rendre visible l’impact de la révision de la réglementation européenne sur l’agriculture biologique devenue excessivement complexe et onéreuse, mettant en péril tant les producteurs et productrices que les entreprises biologiques européennes, ainsi que l’accessibilité de ces produits pour les consommateurs et consommatrices.
Et maintenant ?
Commerce Équitable France appelle les institutions européennes à concrétiser rapidement cette proposition afin qu’elles entrent en vigueur sans délai.
Rendre la bio plus accessible, sans jamais en affaiblir les exigences : c’est cette vision que portent collectivement les acteurs du commerce équitable, au service des producteur·rices et des consommateur·rices.